Imaginez un cercle concentrique à 4 niveaux qui représente chez les juifs les 4 niveaux de lecture de la Torah. « Le cercle extérieur, c’est le premier niveau. Il est appelé Pshat, c’est le niveau littéral, le plus concret, apparent, le sens premier qu’on donne aux récits des Ecritures. On l’associe au corps. Le second niveau, c’est Remez, le niveau symbolique, des signes, des allégories, c’est le sens que l’on trouve par allusion, celui de la Michna. On l’associe au coeur. Le troisième c’est Dash, le niveau homilétique, dont le sens découle de la recherche, celui du Talmud, et qui est associé à l’esprit. Enfin le cercle au centre (…) c’est le quatrième niveau, le dernier. C’est Sode, le niveau ésotérique, où l’on trouve le sens le plus secret, celui de la kabbale. On l’associe à l’âme. Corps. Coeur. Esprit Âme. Quatre niveaux de lecture. Quatre niveaux de compréhension. L’enjeu est de passer du corps au coeur, du coeur à l’esprit, de l’esprit à l’âme. Et ce sont quatre éléments indissociables, qui nous composent tous. A nous d’apprendre à les développer, les relier les uns aux autres.(…) Pshat, Remez, Drash Sode. En reprenant la première lettre de ces quatre mots, on obtient l’acronyme PRDS, et on retrouve le mot PaRDèS ce qui donnera le mot PaRaDiS. Ce qu’il faut retenir, c’est que la profondeur et la richesse de la Torah dépassent le texte seul. Il faut s’appuyer sur le texte, qui est fondamental bien sûr, mais aussi apprendre à s’en détacher, le questionner sans cesse (…). C’est aussi pour cette raison que l’hébreu est une écriture sans voyelles: en gardant une part d’invisible, elle permet la reinterpretation. »
Le chemin des anges de Linda Bortoletto